Prévenir et lutter contre les Violences

Nos expert·es en parlent

“J’entends encore trop souvent des jeunes me raconter des expériences de récréation où se mêlent moqueries, chantage… parfois même des propos violents, menaçants .

Il est temps de rencontrer ces enfants, ces adolescents, de prendre un temps pour se poser avec eux. J’aime prendre ces moments pour échanger et surtout les écouter : et même s'asseoir autour d’une table et jouer !

Avec le jeu, les jeunes expérimentent, se mettent en situation, jouent plusieurs rôles, développent leur empathie et se construisent. Ce sont les adultes de demain ne l’oublions pas !”

Christelle Stock

Educatrice spécialisée en Équipe Mobile d’Appui à la Scolarisation

Des actions et des jeux pour agir sur les violences

🚨 Harcèlement

Violences psychologiques
Violences physiques
Cyberviolences

🙅‍♀️ Violence conjugale

Le cycle des violences conjugales
Les différentes formes de violences conjugales
L'accompagnement des victimes de violences

🟣 Violence sexuelle

Viols et agressions sexuelles

👶 Violence intrafamiliale

Violences parentales
Violences dans la fratrie

🦵 Prostitution

Prostitution des mineur·es
Achat d’acte sexuel, proxénétisme
Traite des êtres humains

Les violences sous toutes leurs formes – psychologiques, physiques, sexuelles, économiques, administratives – se manifestent dans tous les milieux, touchant des publics de tous âges. Face à ces réalités, la loi française définit et sanctionne précisément ces actes, offrant un cadre pour la protection des victimes et la poursuite des agresseurs, principalement via le Code pénal :

Violences volontaires (physiques ou psychologiques) : sanctionnées par les articles 222-7 à 222-16-3 du Code pénal, elles sont définies par l'intention de l'auteur de porter atteinte à l'intégrité physique ou psychique d'une personne. La gravité des peines varie selon la durée de l'incapacité totale de travail (ITT), la présence de circonstances aggravantes (mineur, personne vulnérable, conjoint, etc.), ou l'utilisation d'une arme.
Violences habituelles : l'article 222-14-3 du Code pénal prévoit des peines aggravées lorsque les violences sont commises de manière répétée.
Harcèlement moral : défini par les articles 222-33-2-1 (harcèlement moral au sein du couple) et 222-33-2 (harcèlement moral au travail) du Code pénal. Il s'agit d'agissements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de vie de la victime, se traduisant par une altération de sa santé physique ou mentale.
Violences sexuelles : regroupent le harcèlement sexuel (articles 222-33 du Code pénal), l'agression sexuelle (articles 222-22 et suivants, atteinte sexuelle sans pénétration avec violence, contrainte, menace ou surprise) et le viol (articles 222-23 et suivants, tout acte de pénétration sexuelle commis avec violence, contrainte, menace ou surprise).
Violences économiques et administratives : bien que non spécifiquement définies comme des "violences" dans le Code pénal, leurs manifestations (privation de ressources, contrôle des finances, confiscation de documents d'identité) peuvent constituer des faits de harcèlement ou de violences volontaires, notamment dans le cadre conjugal.

Pour les professionnel·les de l'accompagnement (travailleurs sociaux, psychologues, éducateurs, soignants), comprendre ces cadres légaux est essentiel pour identifier les signaux, comprendre les dynamiques en jeu et savoir comment réagir pour protéger les victimes et prévenir la récidive.

Harcèlement : repérer les situations et agir

Le harcèlement, qu'il soit scolaire, professionnel ou en ligne, est une violence insidieuse et répétée qui détruit l'estime de soi et isole la victime. Il peut prendre la forme de moqueries, d'intimidations, de rumeurs ou d'agressions ciblées. Les conséquences sont souvent graves, allant de l'anxiété à la dépression. Comprendre ses mécanismes est fondamental pour les professionnel·les.

Violences conjugales : déceler les signes et agir en protection

Les violences conjugales (physiques, psychologiques, sexuelles, économiques, administratives) touchent majoritairement les femmes, mais peuvent aussi concerner les hommes. Elles sont souvent invisibles et évolutives, créant un cycle d'emprise et de peur au sein du couple. Les professionnels sont souvent les premiers témoins de la détresse des victimes.

Violences sexuelles : libérer la parole et accompagner les victimes

Les violences sexuelles (agression sexuelle, viol, harcèlement sexuel) sont des actes attentatoires à l'intégrité physique et psychologique, laissant des traumatismes profonds. Elles sont souvent entourées de silence, de honte et de culpabilité. Favoriser la libération de la parole et offrir un accompagnement adapté est essentiel pour la reconstruction des victimes.

Violences intrafamiliales : intervenir et protéger les plus vulnérables

Les violences intrafamiliales englobent toutes les formes de violences commises au sein du cercle familial, incluant les violences faites aux enfants (maltraitance physique, psychologique, négligence), aux personnes âgées ou dépendantes. Elles sont particulièrement difficiles à déceler et à dénoncer, nécessitant une vigilance et une connaissance des procédures d'alerte.

Prostitution : comprendre et agir pour réduire les risques

La loi du 13 avril 2016 pénalise l'achat d'acte sexuel ainsi que le proxénétisme, reconnaissant les personnes prostituées comme victimes potentielles d'un système d'exploitation. En droit français, la personne qui se prostitue n'est en aucun cas sanctionnée. Des personnes concernées militent pour la reconnaissance du travail du sexe, insistant sur la dignité et les droits des travailleuses et travailleurs du sexe. Pour les professionnels, l'objectif est de réduire les risques associés à ces pratiques (violences, IST, précarité) et d'accompagner vers un meilleur accès aux droits.

Comment agir et accompagner en cas de violences ?

Faire face à des situations de violence demande réactivité, et connaissance des dispositifs existants. Voici des pistes concrètes et les ressources essentielles pour agir et accompagner :

Identifier les signes d'alerte : apprenez à reconnaître les indicateurs de violence (changements de comportement, blessures inexpliquées, isolement, peur...). La vigilance est la première étape.
Sécuriser la victime : la priorité est d'éloigner la personne du danger immédiat si possible, et de s'assurer de sa sécurité physique et psychologique.
Écouter et soutenir : offrez une écoute active, sans jugement. Validez l'expérience de la personne et ne minimisez jamais ce qu'elle raconte.
Informer sur les droits : informez la victime de ses droits (droit de déposer plainte, droit à une protection, droit à l'aide juridictionnelle, etc.) et des démarches possibles.
Orienter et accompagner :
- Numéros d'urgence et d'écoute :
  - Violences Femmes Infos : 3919 (anonyme et gratuit, 24h/24, 7j/7, pour les femmes victimes de violences)
  - Enfance en danger : 119 (Allô Enfance en Danger, anonyme et gratuit, 24h/24, 7j/7, pour les situations de maltraitance d'enfants)
  - Police Secours : 17 / Urgence Européenne : 112 (pour les urgences immédiates)
- Associations d'aide aux victimes : orientez vers des structures spécialisées dans l'accompagnement des victimes de violences (collectifs contre les violences faites aux femmes, associations d'aide aux victimes d'agressions sexuelles, réseaux de lutte contre le harcèlement, etc.). Leurs équipes offrent un soutien psychologique, juridique et social.
- Services sociaux et de santé : les services sociaux de votre département ou les professionnels de santé (médecins, psychologues) peuvent être des relais essentiels pour un accompagnement global.
- Déposer plainte : accompagnez, si la victime le souhaite, les démarches auprès de la police ou de la gendarmerie pour un dépôt de plainte.
- Procureur de la République : Il est possible d'adresser un signalement ou une lettre au Procureur.